16 juillet 2014 - Le Centre de recherche du CHU de Québec (CRCHU) est dirigé par des professeurs-chercheurs, et ce, autant pour le volet de la gestion de la recherche que pour celui de la gestion du personnel. Il s’agit d’un choix qui n’est pas à mettre en doute concernant les décisions prises pour les orientations de la recherche, mais qui demeure discutable lorsqu’il est question de la gestion des ressources humaines.
Le Centre hospitalier universitaire de Québec regroupe cinq
centres hospitaliers : le Centre hospitalier de l’Université Laval, de
l’Hôtel-Dieu de Québec, de Saint-François d’Assise, du Saint-Sacrement et de l’Enfant-Jésus.
C’est une entreprise qui gère des milliers d’employés et la plupart des corps
de métier sont régis par un service professionnel des ressources humaines.
Cependant, au sein du CHU de Québec, une autre structure est
née de cette union. Il s’agit de la fusion des cinq Centres de recherche du CHU
de Québec (le CRCHU). Telle une poupée russe, cette nouvelle entité regroupe
tous les acteurs de la recherche et se retrouve à l’intérieur même du CHU de
Québec. En fait, cette direction de professeurs-chercheurs, même si elle est
épaulée par la direction des ressources humaines du CHU de Québec, applique un
filtre décisionnel pour toutes les questions de gestion du personnel de
recherche, générant alors un biais dans la gestion de ce groupe de travailleurs.
Autrement dit, les travailleurs de la recherche, contrairement aux autres
travailleurs de ces centres hospitaliers, sont privés des bienfaits d’une
gestion moderne des ressources humaines. Il y a donc deux types de gestion des
ressources humaines au CHU de Québec.
Ce type de gestion parallèle qui s’applique systématiquement
sur les professionnelles et professionnels de recherche (PPR) est navrant et a
déjà été dénoncé. Si vous consultez la récente étude panquébécoise sur les PPR
qui a été réalisée sous la direction du professeur Paul-André Lapointe du
département des relations industrielles de l’Université Laval, vous constaterez
qu’une des conclusions expliquant les faibles perspectives de promotion et la
forte précarité en emploi vécues par les PPR s’expliqueraient en partie par
l’absence d’une gestion efficace des ressources humaines.
La gestion des ressources humaines est un tampon protégeant
les travailleurs des aléas du milieu du travail. De plus, cette gestion offre
les moyens d'accroître la productivité, notamment par des mesures positives de
valorisation, de santé au travail, de travail d'équipe, etc. Également, elle
permet une flexibilité dans la mobilisation des ressources ainsi que dans la
distribution des tâches. Nuire à une gestion harmonieuse du personnel de
recherche est une situation d’autant plus malheureuse puisque le CRCHU de
Québec est réputé pour être à l’avant-garde de ce qui se fait en recherche au
Québec. Actuellement, la mise en place des structures de ce grand centre sont
sous la loupe des Fonds de recherche du Québec, du ministère de l’Enseignement
supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS) et du ministère de la Santé
et des Services sociaux (MSSS). Le CRCHU de Québec servira d’exemple à l’ensemble
des autres projets d’envergure qui pourraient naître d’une telle fusion.