Lors des deux dernières années, plusieurs syndicats
sur le campus, incluant le SPPRUL-CSQ, ont eu de la difficulté à obtenir les
informations concernant leurs membres. En effet, une problématique de gestion
du système PeopleSoftRH de l’Université Laval limitait l’accès aux données
concernant les PPR du campus. Cependant, les informations en provenance du
Vice-rectorat aux ressources humaines (VRRH) recommencent à garnir nos bases de
données et nous avons récemment plongé notre regard dans les chiffres. Nous
vous présentons ici un portrait instantané de la situation des PPR du campus.
Au mois de mai 2014, nous avons recensé 446 PPR sur le
campus de l’Université, dont 56% sont des femmes. La distribution des PPR dans
les catégories d’emploi 1, 2 et 3 est respectivement de 16%, 55% et 29%. Il n’y
a aucune différence significative entre les femmes et les hommes à cet égard.
Nous constatons toutefois que 60% des femmes occupent un poste à temps partiel
et que seulement 57% des emplois de PPR offerts sur le campus sont à temps
plein. L’ancienneté des PPR sur le campus est difficile à mesurer puisque nos
données ne remontent pas plus loin que 1995, année de notre syndicalisation.
Cependant, l’échelon salarial d’un PPR nous donne une indication sur les années
d’expériences reconnues par l’Employeur. À partir de ce paramètre, nous
constatons que 80% des PPR ont huit années d’expérience reconnues ou moins. Il
n’y a pas de disparité selon le genre, les deux courbes de distribution
féminine et masculine se chevauchant parfaitement.
La durée des contrats signés par les PPR révèle une
problématique consternante : seulement 20% des PPR s’engagent pour des
emplois d’un an ou plus. Sinon, 5% des PPR ont un contrat de moins d’un mois, 20%
en ont un d’un à trois mois, 33% en ont un de trois à six mois et 23% signent
pour six à douze mois. Autrement dit, environ 80% des PPR signent pour des
contrats de moins d’un an.
Ces données montrent à quel point les conditions de
travail des professionnelles et professionnels de recherche sont précaires sur
le campus de l’Université Laval. Vous avez certainement croisé cette publicité
de l’Université Laval où on peut lire : PropULsé
au sommet par la recherche. Oui, c’est vrai! La recherche universitaire
nous amène au sommet et à la fine pointe de la production des connaissances.
Malheureusement, cette expérience risque d’être de courte durée pour la
majorité des PPR de l’Université Laval.
De ce genre de constat découle l’essence même de
l’existence du SPPRUL-CSQ. Nous sommes un jeune syndicat, nous avons fait
beaucoup de chemin ensemble, il y a eu des gains majeurs, mais il reste
énormément de travail à faire pour renverser la structure actuelle de la
recherche universitaire qui mène systématiquement à des emplois précaires. Nous
sommes convaincus que nous pouvons amener une meilleure reconnaissance du
travail des PPR au Québec et aspirer à des emplois stables.